Première incursion dans l’autofiction en prose pour Bertrand Laverdure, qui livre, avec Funérailles nationales, un roman étonnant, aussi touchant que stimulant. Un livre qui brosse un portrait sans fard des dernières années de vie de sa mère, présente dans chacun des mots choisis de cette œuvre. Elle s’avère le bilan d’une époque, celui de la vie de l’auteur, de la place de la littérature dans sa vie, dans sa famille, mais aussi celle que cette littérature, la sienne comme la nôtre, peut prendre dans le quotidien de tout un chacun. On y lit des réflexions souvent sonnantes et trébuchantes, parfois caustiques. L’auteur se dévoile sans ambages, comme on déballe un bonbon, et pose, avec une déconcertante humilité, des questions grandioses aux rêves et aux espoirs, tout autant qu’aux chimères qui l’habitent. La cinquième saison de ma mère a débuté. La saison où la table se vide et les enfants reviennent. La saison qui confond les autres saisons. La saison sans paroles où une mélodie à la flûte traversière représente le dernier éveil, la fin éventuelle des préjugés et des angoisses, la fin des voyages au long cours, le début de la véritable paix.. Funérailles nationales est le huitième livre de prose de Bertrand Laverdure, qui a aussi signé plusieurs recueils de poésie. La critique a souligné, à propos de son dernier roman, La chambre Neptune (La Peuplade), la singularité et la rareté de l’écriture magnifique de l’auteur, l’humanité et l’intérêt constant de ce dernier, tant pour la fragilité de la vie que pour le savoir relatif ou absolu. Il a obtenu le prix de poésie Rina-Lasnier en 2003 pour Les forêts (Noroît) et était finaliste au prix Émile-Nelligan en 2000 pour le même titre. On lui a remis en 1997 le prix Joseph F. Stauffer du Conseil des Arts du Canada.