Henry ne s'est pas méfié assez tôt de M. Hairston, l'épicier chez qui il travaille comme garçon à tout faire. Il le trouvait seulement désagréable, médisant et un peu étrange. Et puis, de toute façon, il voulait garder ce boulot parce que son salaire, si maigre soit-il, était le bienvenu à la maison, et aussi parce qu'il ne voulait plus passer ses journées seul avec un père muré dans la tristesse et le silence. Mais il n'aurait rien fallu dire à M. Hairston. Il n'aurait fallu se laisser aller à aucune confidence. Il n'aurait surtout pas fallu parler du vieil homme qui habite à l'asile d'aliénés. Maintenant, Henry connaît le vrai visage de M. Hairston mais il est trop tard. Il est prisonnier comme une souris en cage.