« Les livres sont des clés pour sortir de table ou rester à la maison ou ne pas jouer dans le soleil terrifiant. Les livres sont des sourires qui s’ouvrent, ils ont des pattes et des têtes et des chapeaux. Les sons prennent des formes pour raconter les grenouilles et les baobabs. On a le goût, après, de prendre ses crayons à colorier et de dessiner des millions de lignes et de se jeter dans la gueule des couleuvres. . Dans les livres, les filles lisent des histoires de chats aux bottes de sept lieues et de terriers de lapins. Des histoires cousues de fil blanc, de fées de bois dormant. . Des histoires à endormir la douleur, la frayeur d’aller à l’école et de saigner encore. Les enfants ont compris que c’étaient les phrases qui habitaient chaque instant du monde. Pas les bruits, pas les cris, mais ce savoir constant qui révèle l’importance de donner des noms aux objets et aux vivants pour qu’ils existent vraiment. » . Hugues Corriveau signe ici un merveilleux recueil de vingt-deux nouvelles, écrites tout en finesse, rassemblées dans deux sections distinctes de onze nouvelles chacune, « Côté clair » et « Côté sombre », comme si elles se regardaient dans un étrange miroir. Des histoires qui voyagent dans le monde de l’enfance. On y fait connaissance avec toute une faune de personnages attachants. On en sort conquis, sous le charme de cette écriture. Dans un style foisonnant, celui qui est également un critique littéraire aguerri sait écrire autant la beauté que la part d’ombre du monde. C’est avec beaucoup de doigté qu’il aborde joies et blessures, et qu’il nous ouvre la porte de multiples univers..