Proust, un Océan ? Par l'immensité de sa gloire, d'abord. Celui que l'on surnommait le petit Marcel est devenu le grand Proust, quoique lentement, péniblement, tardivement. Eh ! Un mondain qui a osé remporter le prix Concourt contre un roman de guerre, ce qui lui a valu des persiflages infinis. Par son grand livre, ensuite. À la recherche du temps perdu a apporté deux choses exceptionnelles à la fiction mondiale : des sujets nouveaux (l'homosexualité, le snobisme, la création, un écrivain pour la première fois personnage principal d'un roman) et surtout, surtout, une manière d écrire authentiquement révolutionnaire. La langue française, si réglée, si sèche, souvent, a été assouplie par Proust à un point inouï. Le proust est ductile et englobant comme la mer. Lire À la recherche du temps perdu, c'est traverser l'Océan. Et c'est très facile, il suffit d'adapter sa respiration. Un essai personnel « à la Dantzig », tout en points de vue inattendus et perçants, avec le brio, l'humour et la culture incomparables qui font de lui un des essayistes majeurs de la littérature française contemporaine.