Guerre & guerre . La venue d'Isaïe . Mon cher Ange, cela fait longtemps que je te cherche. [...] Car... il faut absolument que tu saches qu'ici... c'est encore la fin, car ces salauds. . Telles sont les étranges paroles que prononce György Korim au comptoir d'un buffet de gare miteux et quasi désert après qu'il a erré pendant trois jours. Un message énigmatique, empreint d'une dimension prophétique, adressé à un destinataire non identifié, ou plutôt à l'humanité tout entière. Tandis que se multiplient les volutes de fumée, comme autant d'écrans entre les rares humains présents, Korim partage son désespoir quant à l'effondrement d'un monde qui ressemble fort au nôtre.... Conçu par László Krasznahorkai comme un prologue à Guerre & Guerre, ce court texte à la langue toujours virtuose prouve une fois de plus qu'il est, selon les mots de Susan Sontag, « le maître hongrois de l'apocalypse ».