Au fur et à mesure que j’avance au coeur de la phrase, les vagues deviennent de véritables chevaux épouvantés. Assise, depuis des heures, à cette table, à écrire, à regarder la pluie tomber, à trébucher dans ma longue phrase, il me semble que je cours après la sainte paix sans jamais y parvenir. J’ai le sentiment malgré tout d’échanger tous les jours avec Gabrielle Roy. Je sais qu’elle est là, quelque part dans le gémissement des arbres, le chuchotement du fleuve, dans le souvenir des êtres qu’elle a aimés et laissés derrière elle. Je persiste encore à faire cette chose intangible. Écrire.