Des questions linguistico-identitaires virent au drame en plein Montréal, deux randonneuses n'en reviennent littéralement pas du Yukon, un trio dépressif cède à des habitudes apéritives étourdissantes, et un chimiste imagine un effroyable complot après un voyage au Québec. Ces contes aux accents picaresques conjuguent échappées singulières et rebondissements grinçants. On y croise des personnages déjantés ou abîmés, jamais méchants, souvent ubuesques, qui préfèrent les chemins sinueux à la ligne droite. Ci et là, entre deux touches fantasmagoriques et trois sarcasmes, jaillissent des sujets d'actualité, vrombissent des interrogations sociétales et culturelles. À la fois mouche dans la soupe et cerise sur le sundae, les Contes bougons de Stephane Ilinski forment un petit ovni truffé de clins d'œil. On en ressort comme d'un manège à sensations : hirsute, incrédule, mais tout sourire..