« Tu es plus high qu’à ton départ, très détaché. Mike vous convoque aux toilettes: six lignes de poudre blanche attendent vos narines. Tu dis que tu ne peux pas: les enfants, le souper, ta femme, le citoyen responsable que tu es ne t’empêche pas de courber l’échine et d’aspirer. Mike dit qu’il t’aime et Serge ajoute que tu es un vrai chum. Tu ne dis rien, car tu ne ressens rien, sauf un infime soupçon de culpabilité. »
Sous des dehors nonchalants et détachés, le narrateur mène une vie cossue… qui l’exaspère : assurer la réussite scolaire de ses enfants, assister à la fin de vie de sa mère, veiller à la pérennité de son couple et briller en société. Ce bon père de famille, qui suit à la lettre les recettes de Josée di Stasio et achète son gigot chez Costco pour manger local, est soudainement rattrapé par un événement tragique de son adolescence. Comme si les bums de Rosemont revenaient le hanter, il assiste en temps réel à son propre dérapage et entrevoit la vie qui lui était réservée, celle à laquelle il a échappé. Peut-on vraiment esquiver ce qu’on refuse de contrôler ?