Ce que vous nous avez fait . En ce monde . Nous ne craignons plus vos secrets . Ce qui existe en nous . Nous le portons . Autour d’un même feu. Reflet d’une période sombre, celle des pensionnats autochtones, Ni kistisin / Je me souviens évoque avec lucidité les fractures qui s’inscrivent dans le cœur et le corps des enfants dépossédés de leur culture et de leurs racines. Bien que la douleur préside à l’écriture des poèmes, ceux-ci sont indéniablement porteurs de douceur, de tendresse et d’espoir.. Traversé par les murmures du vent, par la fluctuation des eaux de la rivière et par la mémoire, ce recueil posthume tend vers un désir de transmission, de filiation et invite à la célébration de la vie.. Natif de Mashteuiatsh, Édouard Itual Germain (Katekiashka) a vécu avec sa famille sur le territoire de ses ancêtres jusqu’à l’âge de six ans. Il a ensuite été envoyé au pensionnat de Fort George, sur les rives de la baie James. Coupé de sa famille, il s’est tout de même accroché aux principes dictés par son mushum (grand-père), soit de ne jamais oublier sa langue et sa culture. En 2009, le poète pekuakamiulnu autodidacte a suivi un atelier d’écriture avec Joséphine Bacon et Laure Morali et participé à l’exposition Tipatshimun / À l’art, à la création, en 2013. Édouard Itual Germain est décédé avant de voir son rêve de publication se réaliser..