Au cours des années 1970 se constitue lentement un milieu littéraire underground qui carbure à la science-fiction et au fantastique. Avec la création du fanzine Requiem, qui deviendra la revue Solaris en 1979, une première tribune est offerte aux auteurs qui désirent explorer les littératures de l’imaginaire. Les années 1970 à 1978 sont ainsi considérées comme une période d’émergence d’un pan important de la littérature québécoise. Les Années d’éclosion analyse la production de cette période qui compte un corpus de 56 romans et de plus de quatre cents nouvelles et contes brefs. Appliquant la formule développée dès la publication du premier tome de L’Année de la science-fiction et du fantastique québécois en 1985, l’équipe de collaborateurs et collaboratrices réunie par le rédacteur en chef Claude Janelle présente un résumé de tous les textes répertoriés et une analyse critique de ces œuvres. En outre, 30 essais et articles portant sur la science-fiction et le fantastique, pour la plupart rédigés par des universitaires, font l’objet d’un résumé dans la deuxième partie de l’ouvrage. Un constat se dégage de cette production somme toute encore peu abondante : la grande majorité des romans, dont une bonne part s’adresse aux jeunes lecteurs, relèvent de la science-fiction tandis que le fantastique trouve son terrain de prédilection dans la forme brève, soit la nouvelle. C’est au cours de cette même période que se manifestent de jeunes plumes qui vont marquer durablement l’un ou l’autre des deux genres : Daniel SERNINE, Esther ROCHON, Élisabeth VONARBURG, Jean-Pierre APRIL et Michel BÉLIL. L’élan est donné et les années suivantes (1979-1983) seront celles de la maturation des acquis et de l’expansion du mouvement. Les Années d’éclosion (1970-1978), qui fait suite à La Décennie charnière (1960-1969), constitue le vingtième tome du projet d’inventaire des textes de science-fiction, de fantastique et de fantasy publiés aux XIXe et XXe siècles dans la francophonie canadienne..