La clarté du jour fabrique un peu de gentillesse pour mes ruines, presqu’un coussin. De loin, je perçois un murmure, mon squelette demande pardon, il ne peut plus soutenir la faim. Je tombe et je suis d’accord.. Il me semble que tomber c’est aussi se coucher.. Dans une langue dont le souffle court n’altère jamais la délicatesse, Alizée Goulet observe les troubles alimentaires à partir des brumes qu’ils produisent, dans ce brouillard épais où se mêlent les causes, les symptômes, les effets et les cures. Être ennuagée par la faim, c’est cultiver une position d’attente en habitant les espaces liminaux (sur la rive, au seuil des portes, à la surface des ombres et des os), pour que la souffrance qui voile tout n’arrive pas à troubler l’amour que l’on porte et l’amour que l’on reçoit.. Alizée Goulet habite près d’un lac où elle va chaque jour consoler le réel. Elle détient un baccalauréat en études littéraires ainsi qu’une maîtrise en création littéraire. Elle a publié des poèmes et des nouvelles en revue et dans des ouvrages collectifs. Ennuagée est son premier livre..
