Le silence séduit. On se paye des retraites dans la nature et on dort avec des bouchons sophistiqués. Mais il angoisse aussi. On s’inquiète quand l’autre ne répond pas et on juge le couple qui mange au restaurant sans échanger un mot. Et si la minute de recueillement est souvent plus puissante que le discours, le silence peut également être un signe d’oppression, imposé pour faire taire. Trop de bruit, c’est assourdissant ; trop de silence, c’est insoutenable. L’auteur du roman Les racines secondaires, Vincent Fortier, explore de manière éloquente les différentes facettes du silence dans un premier essai personnel aux accents queers et poétiques.. «Je ne plonge pas dans le silence pour rester à tout jamais dans son confort, mais au contraire pour pouvoir en émerger et profiter pleinement du monde, comme on passe à l’ombre pour ne pas brûler sa peau. Certaines personnes tolèrent davantage le soleil que d’autres.».