On dit orphelin quand on perd son père, sa mère ; je n'ai pas trouvé d'équivalent pour une soeur morte dans la fleur de l'âge. Ni en français ni en arabe. Je suis orphelin de soeur. Karam Abou-Karam, se sentant vieillir, convainc son frère Farid de faire le voyage avec lui de Montréal jusqu'à la Côte-Nord. C'est un pèlerinage tardif, dernier hommage à leur soeur Salwa, décédée toute jeune à Havre-Saint-Pierre, cinquante et un ans plus tôt. Abla Farhoud a donné à son ultime roman une composante chorale, les deux frères se relayant sur la route pour raconter leur version de l'histoire familiale, leur soeur méditant depuis l'au-delà sur sa courte vie.