Les visages écrasés . « Le problème, ce sont ces fichues règles de travail qui changent toutes les semaines. La tension constante suscitée par l'affichage des résultats de chaque salarié, les coups d'oeil en biais, le doute permanent. L'infantilisation, les avertissements comme punition, les objectifs inatteignables. Les larmes qui coulent pendant des heures, quand on se retrouve seuls. Les injonctions paradoxales, la folie des chiffres, le flicage, la confiance perdue. La peur et l'absence de mots pour la dire.. Personne ne le sait mieux que moi. Vincent Fournier, salarié d'un centre d'appels au bout du rouleau, m'a tout raconté avant que je mette fin à ses souffrances. C'est mon métier, je suis médecin du travail. Ecouter, ausculter, vacciner, produire des statistiques. Mais aussi : soulager, rassurer. Et soigner. Avec le traitement approprié, quel qu'il soit... ».