Alors que s’amorcent les premiers soubresauts de Mai 68 à Paris, Gil Kemeid y débarque en provenance de Montréal. Ce Québéco-Égyptien est porté par son rêve de parcourir l’Europe en une odyssée symbolique qui lui permettrait de renouer avec ses origines levantines. Retardé par le tourbillon des manifestations qui enflamment la ville, il arrive enfin à Marseille, où il déniche la Vespa usagée sur laquelle il traversera à fond de train une douzaine de pays, multipliant crevaisons et rencontres.. Tout au long de son périple, il écrit des cartes postales à son amoureuse lointaine, qui les conservera toutes. Elles permettent aujourd’hui à leur fils, Olivier Kemeid, de refaire le voyage sur le scooter vert de 1965, embarqué à son corps défendant dans la même aventure insensée. Cette chevauchée survolte la plume de l’auteur et l’emporte dans les coulisses de l’Histoire, que son père n’a qu’entrevues pendant sa cavalcade effrénée.. Le bonheur de ce roman est dans la rencontre des deux écritures, celle du voyage initiatique original et celle du voyage filial, où les mythologies familiales – du grand-père au père au fils – se fondent, se confondent et se transcendent..