Le souvenir d’un foyer peut être trop éloigné, dans le temps, dans l’espace, dans l’immensité de la terre, ou de la mer. Il peut pâlir et se brouiller à mesure que passent les années, et en cela aussi c’est une souffrance. Certains, dans leurs rêves, reviennent à des voix remémorées, des sons, des parfums, des images. Mais beaucoup ne rêvent pas, ou ne rêvent pas du lieu d’où ils viennent.. Lénia Serrana est de ceux-là. Enlevée de sa Batiare natale par des pirates alors qu’elle n’était qu’une enfant, elle a été pendant des années « Nadia » pour son maître asharite. Seul le meurtre a pu la délivrer, et maintenant elle vogue avec son associé kindath Rafèl ben Natan, acceptant divers contrats plus ou moins licites au gré des saisons.. Un de ceux-ci, l’assassinat du calife d’Abénévèn, si loin au sud, sera plus dangereux que les autres et, par son succès, changera la destinée de Lénia et Rafèl à jamais. Mais l’écho de leur réussite atteindra avec eux les cités-États de Batiare, où Lénia revient enfin, de bon ou de mal gré… et s’éveillera alors chez les adeptes de Jad un nouvel espoir : et s’ils pouvaient enfin restaurer la grandeur de leur Empire souillé par Gurçu le Ravageur, et redonner à Sarance sa gloire et son nom d’antan ?.