Marie-Pascale Huglo explore ici la tentation de ces lieux (maisons, forêts, rivières) dans lesquels on s’avance avec « des pierres dans les poches » (rêves, souvenirs, souffrances), comme le Petit Poucet ou Virginia Woolf, tantôt pour pouvoir en revenir tantôt pour aller encore plus loin.. L’unité et la force de ce recueil tiennent à ce que l’ombre et la lumière s’y retrouvent perpétuellement mêlées, de sorte qu’on passe du dedans au dehors jusqu’à atteindre une forme d’« architecture introvertie ». Mené avec une grande pudeur, ce livre offre en quelque sorte deux voies d’accès au réel : l’une plus classique, qui raconte une histoire ; l’autre plus géométrique et sensible, qui montre le temps piégé dans l’espace, lequel inévitablement finit par user ou avaler les personnages. Lieux de passage entre l’ici et l’ailleurs, ces nouvelles sont comme autant « de pépites de vie et indices de mort compactés en un bloc »..