Je traîne ma grosse couverte jusque dans le salon et je m’écrase en bobettes sur mon vieux sofa moelleux. Je scrolle Instagram : des gens qui brunchent, des gens qui cuisinent santé, des gens qui gravissent des montagnes, des gens qui lisent, des gens qui se promènent en amoureux dans le Vieux-Port. Moi, mes cheveux gras, mon haleine de cheval et mon trait d’eye-liner d’y a deux jours, on se sent soudainement pas pire pathétiques. Camille, une grande anxieuse au coeur poqué, s’enfile les coups durs comme autant de gorgées de vin cheap. Elle tente tant bien que mal (mais surtout mal) de garder la tête hors de l’eau, de noyer ses malheurs qui sonnent faux.