Ce journal a pour auteur l'un de ces fidèles compagnons de lecture que sont les marque-pages. Acquis par la douce Flore lors d'une visite au musée Gustave Moreau, notre signet va connaître les enchantements et les états d'âme d'un sujet soumis à la volonté de sa lectrice.. Des pages glacées de l'annuaire au mille-feuille de Guerre et Paix, ses tribulations littéraires nous offrent un miroir inattendu dans lequel chacun pourra contempler, comme pour la première fois, le sentiment amoureux qu'il entretient avec les livres - et se pardonner d'être un lecteur versatile, parfois paresseux, souvent exclusif, pourvu qu'il n'en soit jamais rassasié.. 9 mars. Rien à signaler. Si, la page. Mais ne suis-je pas fait pour cela ?. 12 mars. Pardon, Flore, mais je hais ce format de poche d'où ma tête dépasse, quand ce ne sont pas mes pieds, au risque d'attraper un rhume.. 4 avril. Je n'ai de lit que de hasard. Je ne sais jamais à l'avance où je vais coucher. Sera-ce sur la page de garde d'un nouveau chapitre, ou bien au beau milieu d'un suspense à ne pouvoir fermer l'oeil du désir de connaître la suite ?. 7 octobre. Les deux règles d'or de la vie d'un marque-page : 1 - Ne jamais se demander pourquoi il est ici plutôt que là.. 2 - Ne jamais chercher à savoir combien de temps il y restera.. Sans vouloir me mêler de ce qui ne me regarde pas, il me semble que les hommes pourraient s'en inspirer..