Nous errons tous, à divers degrés, à l’intérieur de nous-mêmes, constamment à la recherche d’une issue satisfaisante à notre histoire parmi l’infinité d’options qui se présentent à nous. Ce recueil propose au lecteur une prospection de ce type et, pour cette raison, il emprunte à Ulysse le nom de son île perdue et retrouvée qui, par la force des évènements, devient plurielle. Ithaques, c’est d’abord toutes ces îles qui nous habitent – îles de nos solitudes, de nos colères, de nos ennuis, de nos rébellions, de notre désir d’en finir pour tout recommencer – mais ce sont aussi les bêtes dont nous cherchons la compagnie et qui nous donnent l’occasion de nous reconnaître en elles, d’adopter leur langage, de nous animaliser. . cendres et neige le jour se lève le noir le bleu puis la franche lumière . de l’aurore enfin se dépose sur l’île on dirait les pages d’un livre ancien . vigne vierge à trois pointes lierre que le vent tourne . Avec son écriture forte, moderne, à la fois neutre et universelle, qui diffère des codes actuels de la poésie québécoise, Ithaques nous plonge dans ce que nous avons de plus intime, tout en faisant appel à plus grand que nous..