« Je n’ai pas écrit ces pages. Ces pages se sont écrites pour moi. Mûrissant plus ou moins, selon l’orage ou la densité des lueurs, une grappe un peu roide a chu. Le lecteur y trouvera une sorte de journal à forme aphoristique, une improvisation quotidienne, des notes prises comme l’on prend une piste où l’on se perd. Mais d’autres ombres, d’autres pôles, d’autres forêts plus loin nous aimantent. » . Yves Préfontaine . L’antre du poème, publié en 1960 et vite relégué dans l’ombre, a en effet connu des suites, récemment découvertes dans les archives de l’auteur, sous le titre d’Archipoème (1958-1962) et de Carnet de veille (1966-1980), sensiblement de même nature, à la fois poétique, aphoristique et autobiographique : « Du monologue au dialogue, un mur à franchir qui n’est pas le moins terrible ; le mur ancien de soi qui est en même temps celui de l’autre. Il faut parler, formuler au plus haut point où l’esprit se carbonise. » C’est un vrai bonheur de pouvoir donner à lire ces « braises ravivées » dans leur première flambée, où L’antre a vu le jour il y a plus d’un demi-siècle, puis dans ces nouveaux départs de feu que le Temps a étouffés, mais dont la Mémoire poétique ranime aujourd’hui les flammes en y injectant un nouveau souffle, qui éclaire toute l’œuvre sous un autre jour, inédit, inouï, inattendu..