L’image de Bach est encore largement associée à sa qualité de compositeur de cantates et de musique d’orgue; il est le cantor, investi du statut de cinquième évangéliste. Une telle figure emblématique émarge du prosélytisme dogmatique luthérien; mais ce portrait n’est qu’un mythe. Au contraire, le rôle de cantor fut un triste fardeau, un carcan dont Bach peina à se libérer. De fait, une attention trop exclusive a fait escamoter ou négliger une part essentielle et primordiale du corpus des œuvres de Bach – qui comporte son projet fondamental de musique, marqué de ses grandes œuvres : Concertos brandebourgeois, Clavier bien tempéré I et II, Suites pour violoncelle, Partitas, Variations Goldberg, Offrande musicale, Messe en si, entre autres. Quaerendo invenietis, dit Bach au roi-philosophe Frédéric II. C’est une telle recherche qui anime toute la vie de Bach, du choc à Weimar des concertos de Vivaldi, puis de la fureur créatrice féconde à Köthen jusqu'aux grandes œuvres, dont L’Art de la fugue, au seuil de la mort; elle fut celle d’un parcours d’un travail inlassable à chercher à substituer aux artifices de la parole la musique elle-même. Aussi maintenant faut-il voir Bach autrement. C’est ce chemin qu’il faut tenter de retracer.
L’image de Bach est encore largement associée à sa qualité de compositeur de cantates et de musique d’orgue; il est le cantor, investi du statut de cinquième évangéliste. Une telle figure emblématique émarge du prosélytisme dogmatique luthérien; mais ce portrait n’est qu’un mythe. Au contraire, le rôle de cantor fut un triste fardeau, un carcan dont Bach peina à se libérer. De fait, une attention trop exclusive a fait escamoter ou négliger une part essentielle et primordiale du corpus des œuvres de Bach – qui comporte son projet fondamental de musique, marqué de ses grandes œuvres : Concertos brandebourgeois, Clavier bien tempéré I et II, Suites pour violoncelle, Partitas, Variations Goldberg, Offrande musicale, Messe en si, entre autres. Quaerendo invenietis, dit Bach au roi-philosophe Frédéric II. C’est une telle recherche qui anime toute la vie de Bach, du choc à Weimar des concertos de Vivaldi, puis de la fureur créatrice féconde à Köthen jusqu'aux grandes œuvres, dont L’Art de la fugue, au seuil de la mort; elle fut celle d’un parcours d’un travail inlassable à chercher à substituer aux artifices de la parole la musique elle-même. Aussi maintenant faut-il voir Bach autrement. C’est ce chemin qu’il faut tenter de retracer.