L'histoire des beaux-arts en Haïti remonte à la période coloniale. Cependant c'est avec le mouvement pictural des années 1930 que commence à se poser la question de l'haïtianité en matière artistique, laquelle connaît une reformulation avec l'avènement de l'art naïf en 1945-1947. Et c'est autour de cette problématique que se constitue, pour la première fois dans l'histoire intellectuelle du pays, un véritable espace discursif sur les arts plastiques. Certes le discours sur l'art n'était pas totalement inexistant jusque-là, toutefois un espace discursif propre se dégage dans la première moitié du XXe siècle. En effet, un ensemble de problèmes surgit dont le traitement diversifié génère un masse discursive importante, clairement indentifiable, traduisant des enjeux spécifiques et ayant des effets repérables. La focalisation des débats sur l'art naïf a engendré deux grandes tendances. La première, hégémonique, soutient que seul ce type d'art exprime la véritable authenticité haïtienne. La seconde, qui adopte une démarche intégrative, non exclusiviste, élabore une version complexe de l'haïtianité en prenant en considération toutes les propositions artistiques. Ainsi, s'est engagée, dans les limites d'un même paradigme, une véritable « bataille de discours » qui réaffirme la dimension conflictuelle de l'énonciation identitaire.
L'histoire des beaux-arts en Haïti remonte à la période coloniale. Cependant c'est avec le mouvement pictural des années 1930 que commence à se poser la question de l'haïtianité en matière artistique, laquelle connaît une reformulation avec l'avènement de l'art naïf en 1945-1947. Et c'est autour de cette problématique que se constitue, pour la première fois dans l'histoire intellectuelle du pays, un véritable espace discursif sur les arts plastiques. Certes le discours sur l'art n'était pas totalement inexistant jusque-là, toutefois un espace discursif propre se dégage dans la première moitié du XXe siècle. En effet, un ensemble de problèmes surgit dont le traitement diversifié génère un masse discursive importante, clairement indentifiable, traduisant des enjeux spécifiques et ayant des effets repérables. La focalisation des débats sur l'art naïf a engendré deux grandes tendances. La première, hégémonique, soutient que seul ce type d'art exprime la véritable authenticité haïtienne. La seconde, qui adopte une démarche intégrative, non exclusiviste, élabore une version complexe de l'haïtianité en prenant en considération toutes les propositions artistiques. Ainsi, s'est engagée, dans les limites d'un même paradigme, une véritable « bataille de discours » qui réaffirme la dimension conflictuelle de l'énonciation identitaire.