Quelle place occupe aujourd'hui Jean Le Moyne (1913-1996), cet intellectuel canadien-français que l'on associe souvent à La Relève et au poète Saint-Denys Garneau ? Depuis les années 1960, sa renommée a tellement faibli qu'on peut dire aujourd'hui qu'il est un essayiste « en voie de disparition ». Cet essai offre une nouvelle lecture de son oeuvre sous l'angle de l'histoire intellectuelle. Le Moyne a développé, entre 150 et 1960, une conception spirituelle de l'homme et de la société que l'on pourrait considérer comme progressiste. Or, les changements sociaux qui ont lieu durant cette époque désamorcent son discours. Cet essai fait comprendre la trajectoire d'un intellectuel qui a cherché à faire une transition entre le monde ancien et le nouveau. Dans ses écrits, Le Moyne propose de nouveaux codes esthétiques et sociaux, il s'en fait même le modèle, sans pour autant réussir à les propager. Ce parcours est bien celui d'un « mauvais contemporain », comme il aimait se désigner lui-même.
Quelle place occupe aujourd'hui Jean Le Moyne (1913-1996), cet intellectuel canadien-français que l'on associe souvent à La Relève et au poète Saint-Denys Garneau ? Depuis les années 1960, sa renommée a tellement faibli qu'on peut dire aujourd'hui qu'il est un essayiste « en voie de disparition ». Cet essai offre une nouvelle lecture de son oeuvre sous l'angle de l'histoire intellectuelle. Le Moyne a développé, entre 150 et 1960, une conception spirituelle de l'homme et de la société que l'on pourrait considérer comme progressiste. Or, les changements sociaux qui ont lieu durant cette époque désamorcent son discours. Cet essai fait comprendre la trajectoire d'un intellectuel qui a cherché à faire une transition entre le monde ancien et le nouveau. Dans ses écrits, Le Moyne propose de nouveaux codes esthétiques et sociaux, il s'en fait même le modèle, sans pour autant réussir à les propager. Ce parcours est bien celui d'un « mauvais contemporain », comme il aimait se désigner lui-même.