Chez Suzanne Guité, comme chez tous ces êtres ayant choisi de vivre en pleine conscience, autant de questions se posent que de réponses surgissent au travers des veinures de pierres, tout autant que des nœuds d’errance, faisant flèche de tout bois. Artiste, visionnaire, vibrante et par-delà universelle, cette chercheuse d’espace n’aura de cesse, sa vie durant, de palper la matière, sculpter la liberté, peindre et tisser la nuance teintée d’éternité migrante menant à la vérité profonde voulant : « qu’au moment où nous croyons que tout est éternel, invisible, voilà que, brusquement, nous nous retrouvons d’un seul coup désemparés, solitaires »… parce que : « méditer devant une sculpture, c’est prier la nature quand on est éloigné »… C’est à travers sa vaste correspondance que l’on découvre son intériorité, quatre décennies après son départ, le vrai visage de la femme sensible, la mère généreuse, l’amante esseulée, l’éternelle amoureuse, la créatrice qu’elle fut, arpentant le monde pour le recréer à sa façon, à grands coups de crayons, de pinceaux et de goujons, grâce à une plume alerte qui aurait pu tout aussi bien en faire une grande écrivaine comme en témoigne ici son riche héritage épistolaire. *** « J’aimais t’appeler Suzanne, ce petit recul pour mieux t’observer et découvrir tes multiples facettes de mère, femme, artiste. J’ai aussi vite compris que tu appartenais au monde. Chère mère chérie, ma Suzanne d’amour, je me donne le droit de t’aimer encore et toujours plus. Merci pour ton amour! » Marie-Josée Tommi *** « Chère Suzanne Guité, jusqu’à la fin Percé vivra en moi, puisqu’il m’habite comme les lieux que j’ai traversés. Votre présence a été une gravitation. Elle a un poids qui poursuit sa révolution. » Gaston Miron, 1955 *** « Entre-temps, par bonheur, Suzanne Guité, peintre, sculpteure, princesse de la Gaspésie, châtelaine de Percé (mais je sais qu’elle se flatte surtout d’un seul titre de GASPÉSIENNE), Suzanne Guité, dis-je, qui deviendrait une grande amie..