« Mon grand-père n'est pas mort avant Franco. C'était un homme brisé mais habité par une détermination implacable à tordre sa ligne de vie pour ne pas être enterré avant son bourreau. C'est six mois après l'annonce du décès du « Caudillo », qu'Antoine Soto, s'éteint paisiblement dans son sommeil. Parti mais plus présent que jamais à nos côtés. Près du piano il y a avait cette peinture, son portrait avec ce regard perdu, un tableau d'une tristesse terrible. » (Ce portrait avait été peint dans le camp de Mauthausen par un antifasciste allemand. Caché, enterré pendant des années, puis récupéré à la libération du camp en 1945.). Dans Le Poids des héros, David Sala convoque ses souvenirs d'enfance pour retrouver les figures tutélaires de ses grands-pères, héros de guerre et de la résistance.. Le recours à l'imaginaire permet d'approcher les zones d'ombre et les failles à bonne distance, tout en recomposant un parcours d'apprentissage et de transmission universel..