C’est à partir d’un lieu bien ancré que se déploie la poésie aux images concrètes de Marie-Hélène Sarrasin. À partir de cet espace bien délimité, ses poèmes font se défiler, en les fixant sur la page comme des tableaux sur les murs, les objets usuels dont on s’entoure dans le but de les interroger et de méditer sur ce qu’ils évoquent de loin en loin tout en leur donnant valeur de symbole.
Titulaire d’une maîtrise en création littéraire de l’Université du Québec à Montréal, Marie-Hélène Sarrasin enseigne la littérature au Cégep régional de Lanaudière. Son premier recueil, Géographie en courtepointe, a paru aux Écrits des Forges en 2012. Elle a obtenu la troisième place au Prix international de poésie Geneviève-Amyot pour son poème Le vent l’achèvera et cette même année paraissait son deuxième livre, Maison transatlantique, toujours aux Écrits des Forges.
Nos banlieues, son troisième recueil, présente ces espaces de vie où s’ancrent les rêves ceux qui les habitent, déchirés qu’ils sont entre le factice et l’authentique, entre l’éphémère et l’immuable :
nous sommes libres oui
nous faisons ce que nous voulons
nous carton-pâte
moulés d’apprentissages gravés
de modèles encombrants
d’émeutes feutrées
de sabotages intérieurs
de tristesses boudinées
en paillettes boucliers