L'économie occupe une place démesurée dans les sociétés d'aujourd'hui. Tout ce qui existe est jaugé à l'aune des chiffres, de la rentabilité, de la rationalité économique. Valeur désormais suprême, le commerce intègre des domaines qui auparavant lui échappaient en grande partie: les arts, la vie intime, l'amitié, les émotions et les idées. Plus l'Etat laisse au marché ses fonctions régaliennes, plus la redistribution de la richesse passe par des fondations privées dites charitables, ce qui donne d'importants avantages fiscaux, tout en favorisant une générosité narcissique.
De façon paradoxale, ce qui a causé la puissance de l'âge économique pourrait aussi provoquer sa perte. Le grand mal de notre époque est son incapacité de se reconnaître des limites : l'âge économique poursuit ses avancées comme une marche sans fin, sans tenir compte de la finitude de notre monde.
L'économie occupe une place démesurée dans les sociétés d'aujourd'hui. Tout ce qui existe est jaugé à l'aune des chiffres, de la rentabilité, de la rationalité économique. Valeur désormais suprême, le commerce intègre des domaines qui auparavant lui échappaient en grande partie: les arts, la vie intime, l'amitié, les émotions et les idées. Plus l'Etat laisse au marché ses fonctions régaliennes, plus la redistribution de la richesse passe par des fondations privées dites charitables, ce qui donne d'importants avantages fiscaux, tout en favorisant une générosité narcissique.
De façon paradoxale, ce qui a causé la puissance de l'âge économique pourrait aussi provoquer sa perte. Le grand mal de notre époque est son incapacité de se reconnaître des limites : l'âge économique poursuit ses avancées comme une marche sans fin, sans tenir compte de la finitude de notre monde.