Si le Québec de l'ère Duplessis n'était pas le paradis, il n'était pas non plus l'enfer que l'on s'est trop souvent plu à décrire, soutient Martin Lemay. Il faut déboulonner le mythe de la Grande noirceur trop souvent associé aux années 1930, 1940 et 1950. Aux yeux de l'auteur, Maurice Duplessis a été le plus grand premier ministre de l'histoire du Québec. Plus grand qu'Honoré Mercier, Louis-Alexandre Taschereau, Jean Lesage, Robert Bourassa et même René Lévesque. Or, la mémoire de Duplessis a été ternie, enfouie sous un amas de fabulations, déplore Martin Lemay. Voilà pourquoi il propose une autre lecture de l'histoire du Québec, un autre regard sur celui qui a si longtemps dirigé la province. Farouche défenseur des Québécois, Maurice Duplessis a été élu premier ministre à cinq reprises, soit en 1936, puis en 1944, 1948, 1952 et 1956. Depuis, aucun chef de parti n'a pu accomplir pareil exploit. Comme les électeurs du temps n'étaient ni des idiots ni des ignorants, et comme ils l'ont élu et réélu si souvent, Duplessis devait bien posséder quelques qualités... Ce sont celles-ci que tente de retracer Martin Lemay. Sans verser dans le panégyrique, il analyse l'homme, son oeuvre et son époque, dans l'espoir de le réhabiliter et de lui rendre enfin justice. Bien qu'il reconnaisse d'emblée que Maurice Duplessis n'était pas un ange, l'auteur reste néanmoins d'avis que l'oeuvre de l'homme politique et sa mémoire ont été injustement traitées. En politique comme en tant d'autres domaines, une médaille a deux côtés.