La petite enfance de Michel Tremblay contient en germe la sensibilité et l'émotivité si vives de l'œuvre à venir. Quand il ouvre le tiroir de ce paradis perdu, les trésors qu'il découvre sont plus vivants et plus savoureux que jamais, parce que plus de cinquante ans ont passé, qui les ont affinés en vibrants récits. C'était l'époque où la magie de Noël opérait encore et où les gentils mensonges des adultes tenaient lieu de vérités : ceux de son frère Jacques et de sa grand-mère Tremblay, mais surtout ceux de sa mère Nana, qui mêle bonne et mauvaise foi avec un égal bonheur et dont le rire sonore fuse à travers tout l'univers de l'écrivain.