Récit très personnel d’une expérience de petite ferme mixte sur l’île de Salt Spring, en Colombie-Britannique, Trauma Farm – surnom donné au lieu, tant l’exercice se révèle parfois une épreuve – est un voyage irrévérencieux et éclairant à travers la marche d’une exploitation agricole familiale. Le poète Brian Brett fait de dix-huit ans d’observation de la vie rurale une seule journée passionnée, où le bucolique cède volontiers le pas à des personnages plus grands que nature. Il fait aussi preuve d’une extrême lucidité quant au devenir des projets fermiers de taille modeste, offrant du même coup une critique cinglante de l’industrie agroalimentaire et de l’horreur des abattoirs modernes.. La ferme, écrit-il, était autrefois le pont entre l’état sauvage et la civilisation. Elle est devenue une réserve solitaire où l’on vit dans ce qui subsiste du paysage naturel. Il fait ici l’éloge non pas d’un environnement fantasmé, mais d’un enchevêtrement complexe de vie et de mort, de beauté et d’effroi, dans une méditation empreinte de sagesse plaidant avec justesse en faveur d’une existence plus simple dans le monde rural..