Dès les premiers mots de ce roman hypnotique, c’est La Havane tout entière qui palpite, ivre de chaleur et d’espoirs de renouveau. Porté par une narration essentiellement en vers libres, qui révèle plus que jamais l’acuité du regard et le sens de l’image de Gabriel Anctil, Cuba libre! traduit les impressions d’un voyage tant intérieur que physique, à un moment charnière de l’histoire de l’île, deux mois après la mort de Fidel Castro. Magie de ces rues aux beautés surannées qui débouchent sur la mer, zones de pauvreté côtoyant l’arrogante opulence d’un tourisme débridé, jeunesse locale dont les rêves peinent à prendre leur envol: l’écrivain globetrotteur embrasse, l’air de rien, en passant, les élans et les paradoxes d’un pays qui tarde à faire la paix avec son passé.