alimentation populaire, gastronomie et traditions
L'alimentation touche au quotidien et à l'identité des gens du pays. Or, lorsqu'il est question de l'alimentation d'autrefois, ce quotidien est souvent perçu comme terne et sans saveur. Erreur ! Car l'alimentation en Nouvelle-France, comme ailleurs, varie au gré des couches sociales, des saisons, du climat et des prescriptions religieuses et change avec l'amélioration des techniques agricoles. Elle est aussi marquée par le contact des diverses civilisations qu'elle côtoie, tant autochtones qu'anglo-saxonnes. Prêts à emprunter aux Amérindiens des ingrédients qui assurent leur survie, les colons français s'empresseront, aussitôt leur modèle culturel alimentaire bien implanté, de rejeter radicalement ces aliments. Plus tard, au contact des Britanniques et des loyalistes, les « Canadiens » connaîtront de nouveaux goûts et adopteront de nouveaux produits. Bref, l'alimentation coloniale évolue, de sorte qu'on assiste à la naissance non pas d'une alimentation traditionnelle, mais de traditions alimentaires. Histoire de mieux vous faire savourer ce bref survol des pratiques alimentaires des xviie et xviiie siècles, Yvon Desloges l'a épicé de quelques peintures d'époque tirées du répertoire européen. Hérésie ? Non, puisque arbres fruitiers et graines de semences, malgré une flore indigène abondante, proviennent du vieux continent. Et comme l'alimentation est d'abord affaire de cuisine, vous êtes aussi conviés à explorer et à expérimenter le goût de votre histoire à travers une quarantaine de recettes adaptées aux techniques et aux approvisionnements modernes.