L'avènement de l'univers numérique a mis à mal notre rapport à la ville tangible, que nous avons déserté au profit d'une hyperconnectivité qui n'est pas sans conséquences sur l'espace public en tant que lieu de sociabilité. Et l'arrivée annoncée d'une soi-disant "métavers" ne fera qu'amplifier ce phénomène. La dépersonnalisation des relations interpersonnelles et le transfert des décisions humaines à des machines menacent, à terme, la part d'humanité qui nous relie les un-e-s aux autres.. Loin d'y voir une fatalité, l'auteur défend l'idée selon laquelle la migration quasi intégrale de notre vie collective vers l'internet serait au contraire une invitation à réinvestir la ville en chair et en os afin de faire contrepoids à nos existences désincarnées. S'inspirant de la technologie analogique, il convoque les formes urbaines du passé pour imaginer la ville de demain, en évitant le piège de la nostalgie.. Alors que la ville physique et la cité numérique seront de plus en plus appelés à cohabiter, il semble urgent de réfléchir au type de milieu de vie urbain que nous nous souhaitons.. ---. Guillaume Ethier est sociologue et professeur en théories de la ville, rapports espace-société au Département d'études urbaines et touristiques de l'UQAM..