Ce quatrième tome couvre la période 1896 à 1960. Plus proche de nous, elle n'est pas pour autant mieux connue. Elle commence avec l'installation au pouvoir, tant à Ottawa, qu'à Québec, du parti libéral de Wilfrid Laurier et se termine avec la mort de Maurice Duplessis. Pendant cette période, le Québec devient de plus en plus urbain. Les nouveaux professionnels: ingénieurs, agronomes, diplômés des écoles de commerce commencent à disputer leur place au soleil aux élites traditionnelles. Les travailleurs regroupés en syndicats donnent une voix aux masses urbaines. L'économie de marché qui sape les solidarités familiales et paroissiales remet en cause les arrangements entre l'Église et l'État. Le secteur primaire, jadis dominé par l'agriculture, recule au profit du secteur manufacturier et de celui des services. L'afflux des immigrants introduit, au Québec comme au Canada, un pluralisme ethnique et culturel. Le contexte d'ensemble permet au Québec de tirer tout le parti possible de ses ressources hydroliques, de ses réserves forestières et minières, de sa main-d'oeuvre peu coûteuse. Plus que jamais, entre 1940 et 1960, l'autonomie provinciale est perçue comme le rempart qui protège les Canadiens français du Québec contre les assauts des institutions fédérales.