Le propre des Etats autoritaires, c'est bien de dire qu'il n'y a pas de disparus, mais des absents qui reviendront. Il y a une infamie de la disparition sur laquelle on n'a pas assez réfléchi. La disparition est un événement dont on ne peut même pas dire qu'il a eu lieu parce qu'on ne peut pas le localiser. Le disparu est soit totalement absorbé par la loi, c'est la radicale mise au secret (le statut nuit et brouillard ), soit totalement anarchique. Il rompt l'essence du pacte existentiel sans lequel il n'y a pas d'action politique. Le disparu disqualifie et gangrène toute communauté : il est aussi le hors-la-loi de la philosophie politique.
Le propre des Etats autoritaires, c'est bien de dire qu'il n'y a pas de disparus, mais des absents qui reviendront. Il y a une infamie de la disparition sur laquelle on n'a pas assez réfléchi. La disparition est un événement dont on ne peut même pas dire qu'il a eu lieu parce qu'on ne peut pas le localiser. Le disparu est soit totalement absorbé par la loi, c'est la radicale mise au secret (le statut nuit et brouillard ), soit totalement anarchique. Il rompt l'essence du pacte existentiel sans lequel il n'y a pas d'action politique. Le disparu disqualifie et gangrène toute communauté : il est aussi le hors-la-loi de la philosophie politique.