À la suite d’un accident, Antoine Émard est atteint de prosopagnosie, trouble neurologique empêchant la reconnaissance des visages. Dans une tentative de reconstruire le pont troué de sa mémoire, il multiplie les relations sexuelles avec des inconnus et s’initie à l’art du portrait. Il cherche ce faisant à aller au-delà des visages, à traduire visuellement l’identité complexe et mouvante des personnes qui les portent.. En découvrant par hasard dans son atelier un saisissant autoportrait, œuvre centenaire d’un certain Émile Aubin, Antoine se lance sur les traces de ce Rembrandt québécois oublié. Ses recherches le conduiront à l’Atelier de l’Arche, repaire d’une faune artistique et intellectuelle qui y tenait en 1920 des galas fantasques, et à la Tribu des Casoars, regroupement d’écrivains rebelles. Cette rencontre picturale crée une brèche dans l’espace-temps, un miroir sur lequel les époques et les êtres viennent se réfléchir, se répondre, se réinventer.. Avec ce premier roman aussi palpitant que maîtrisé, Mathieu Laca éclaire un pan méconnu de notre passé et interroge la conception linéaire du temps..