Qu’il y ait des Québécois racistes, la chose est plus que probable ; que les institutions québécoises le soient structurellement, systémiquement, voilà qui est beaucoup plus problématique, et le procès qu’on leur fait, à elles et à toute la société dont elles incarnent l’esprit et l’histoire, finit par apparaître sinon mal intentionné, du moins clairement infondé. Quand on leur diagnostique un racisme systémique, on fait erreur, voilà ce que cet ouvrage s’efforce de démontrer. Et c’est par la correction de cette erreur qu’il faut commencer si on veut contribuer à la justice sociale dans l’ensemble de la collectivité. Le véritable problème auquel il faut accepter de faire face, soutient l’auteur, aussi bien celui des minorités, racialisées ou non, que celui du pays d’accueil ou de la majorité, c’est un défaut d’intégration. Aussi longtemps que les groupes qui forment une société vivent concrètement, spatialement, tout autant que politiquement et économiquement ségrégués, juxtaposés les uns aux autres sans circulation entre eux d’information, de biens et de symboles, il ne manquera pas d’accusations mutuelles d’injustice et de mauvaises raisons pour réclamer réparation..