Dans ses recherches sur l’histoire de l’immigration au Québec, Victor Piché a constaté une lacune importante. Trop souvent, l’histoire « officielle » occulte les expériences et les apports de plusieurs groupes qui participent pourtant de plain-pied à son développement. Quatre groupes sont particulièrement absents de l’histoire de la société québécoise : les populations autochtones, noires, latinos et asiatiques. L’auteur a passé sa vie professionnelle à observer le monde à travers le prisme des statistiques. S’il croit que tout commence par les chiffres, il constate que l’écriture romanesque réussit parfois mieux que les rapports scientifiques à véhiculer les réalités migratoires. Il ne suggère pas le remplacement de l’une (la science) par l’autre (la littérature), mais plutôt que l’on gagne à « écouter » les deux.