Les sons générés par l’humain prennent davantage de place sur Terre, même au cœur des environnements sauvages, ne laissant plus entendre ceux de la nature. Ainsi, le chant de la grive devient de plus en plus imperceptible, comme le murmure du torrent quand passe un avion dans le ciel, tandis qu’aux confins de la forêt boréale, les hurlements du loup se brisent sous les gémissements des tronçonneuses.
La symphonie du vivant s’amenuise, perd texture et richesse en proportion de chaque mètre carré de planète empiété par Homo domesticus. Cette érosion toujours plus inquiétante des chants naturels inquiète les biologistes. La cacophonie engendrée par les sirènes des machines et par l’invasion des moteurs augure-t-elle l’anthropophonie, c’est-à-dire un univers bruyant qui rend la nature inaudible ?
Ce livre est un plaidoyer pour sauver l’hymne de la beauté du monde..