Vingt ans après leur fin abrupte, et malgré le caractère encore partiel de la réception de son travail (la moitié des leçons au Collège de France demeu-rent non publiées), les analyses du pouvoir élaborées par Michel Foucault (1926-1984) ont une influence durable sur un nombre impressionnant de sphères du savoir et de domaines de pratique. Foucault détruit le modèle classique du pouvoir conçu comme la possession d'une figure souveraine ou d'une classe sociale dominante. Il réforme les théories traditionnelles pour mieux rendre compte des techniques extra-institutionnelles de contrôle. Ces exercices de pouvoir immanents se manifestent sous des formes multiples et subtiles dans notre contexte " libéral " où la qualité des gouvernements se réduit le plus souvent à des capacités de gestion qui ouvrent sur une déresponsabilisation sociale grandissante. Foucault fait état de cette situation en analysant les formes variées du pouvoir qui s'exercent à travers des pratiques d'auto-gouvernance des individus et des populations. Les outils conceptuels qu'il développe (savoir/pouvoir, discipline, biopolitique, gouvernementalité...) permettent d'expliquer ces nouveaux modes de contrôle qui répondent à une logique inédite de décentralisation des pouvoirs étatiques en affectant toutes les conditions d'organisation de la vie dans nos sociétés (médicalisation, législation, criminalisation, judiciarisation, urbanisation...). Les contributions ici réunies rendent hommage à l'un des observateurs les plus éclairés des transformations de notre actualité. Elles ont été présentées à l'occasion d'un colloque international organisé à Montréal en mai 2004.
Vingt ans après leur fin abrupte, et malgré le caractère encore partiel de la réception de son travail (la moitié des leçons au Collège de France demeu-rent non publiées), les analyses du pouvoir élaborées par Michel Foucault (1926-1984) ont une influence durable sur un nombre impressionnant de sphères du savoir et de domaines de pratique. Foucault détruit le modèle classique du pouvoir conçu comme la possession d'une figure souveraine ou d'une classe sociale dominante. Il réforme les théories traditionnelles pour mieux rendre compte des techniques extra-institutionnelles de contrôle. Ces exercices de pouvoir immanents se manifestent sous des formes multiples et subtiles dans notre contexte " libéral " où la qualité des gouvernements se réduit le plus souvent à des capacités de gestion qui ouvrent sur une déresponsabilisation sociale grandissante. Foucault fait état de cette situation en analysant les formes variées du pouvoir qui s'exercent à travers des pratiques d'auto-gouvernance des individus et des populations. Les outils conceptuels qu'il développe (savoir/pouvoir, discipline, biopolitique, gouvernementalité...) permettent d'expliquer ces nouveaux modes de contrôle qui répondent à une logique inédite de décentralisation des pouvoirs étatiques en affectant toutes les conditions d'organisation de la vie dans nos sociétés (médicalisation, législation, criminalisation, judiciarisation, urbanisation...). Les contributions ici réunies rendent hommage à l'un des observateurs les plus éclairés des transformations de notre actualité. Elles ont été présentées à l'occasion d'un colloque international organisé à Montréal en mai 2004.