« Ce livre interroge le bouleversement existentiel provoqué par ma rencontre avec le continent nord-américain », nous dit Thomas Dommange. En quittant la France pour s’établir au Québec, il s’est trouvé désorienté, expulsé de la trajectoire que la culture européenne avait tracée pour lui.. D’où venait ce vertige ? Pour le comprendre, l’auteur remonte aux premières heures de la rencontre des explorateurs français avec le continent et ses habitants. Il cherche à dégager le sens philosophique du processus colonial que les Français ont mis en place et montre de quelle manière la rencontre avec les cultures autochtones a déjoué ce projet. Il découvre que plus les Européens s’enracinent en Amérique et plus ils déparlent la langue de leur enfance. Non pas celle de France, d’Angleterre ou d’Allemagne, mais celle que ces nations ont en commun et qui leur permet de se comprendre : la langue de l’histoire. Leur vie en Amérique sera désormais une vie anhistorique.. Il avance enfin l’hypothèse audacieuse que ce n’est qu’en Amérique du Nord, plus précisément dans sa partie septentrionale, francophone, que pouvait apparaître, avant d’acquérir une portée universelle, l’idée qu’il y a un sens à simplement vivre. Regardons avec lui ces rejetons de l’Europe s’affranchir de l’histoire..