Je suis convaincue que la terre grasse, mouillée et ensoleillée de la Colombie regorgeait d'hibiscus, de rosiers, tout autant que d'arbres fruitiers. Mais quand la nouvelle s'est répandue, comme une traînée de poudre, ce fut comme si cette terre s'ouvrait pour recracher tout le sang versé au cours des siècles précédents en un seul grand cri de fureur. À l'instant même où les gens ont su, oui, que l'espoir du peuple venait d'être abattu, la colère a explosé puis roulé, de la capitale jusqu'en bas des montagnes, au creux de toutes les vallées, à travers tout le pays d'une manière foudroyante.