J’entends le silence terrifiant de la disparition des flots. L’effritement des berges, devenues inutiles, me renvoie l’image de ma propre hébétude. Je reprends mes pas. C’est la seule chose que j’arrive à accomplir : marcher au creux de la rivière tarie. Me fondre dans son absence. Partager la sécheresse. L’élan continu des cigales se déploie au-delà de moi, invisible, assourdissant. Je marche longtemps. Lentement. Des mois à remonter le non-cours d’eau..